Art au centre #2 : quand l’art s’immisce dans le centre-ville de Liège

Après une première édition fin 2019 assez prometteuse, les organisateurs d’Art au centre – Mouvement Sans Titre et Liège Centre – remettent le couvert ! Comme vous l’avez certainement remarqué en vous promenant dans le centre de Liège, beaucoup de commerces ont mis la clef sous la porte. C’est ici que le projet Art au centre intervient. En effet, les cellules inoccupées sont mises à disposition d’artistes afin de revaloriser le centre-ville et les espaces vides. Cela permet ainsi d’allier l’art, la culture, le commerce et le tourisme.

Effluves N°1 Liège – Mermermer
Une cellule quasiment vide avec un flash rappelant celui des appareils photos devant un produit de luxe. À l’extérieur, un flacon de parfum que le passant est libre de sentir (attention toutefois : il tache !). Une effluve sensée évoquer Liège avec du gaz à combustion, du béton, des arbres et même une pointe de vanille (pour la gaufre ? 😉 ). Personnellement, je le trouve très réussi, offrant une belle évolution (l’odeur change au fil des minutes, d’abord très fumée puis la vanille ressort).

Ce 2e parcours sillonne le centre-ville de Liège, au travers de 22 vitrines et 23 artistes liégeois, belges et étrangers. Outre embellir la ville, Art au centre se veut être une véritable expérience en proposant des œuvres qui invitent à la réflexion, à la discussion, et parfois à l’interaction. C’est donc bien plus qu’un simple parcours d’artistes.

Win for life – Yvan Derwéduwé
Le meilleur exemple de l’art qui invite à l’interaction ! La vitrine a été recouverte de neige artificielle qu’il suffit de gratter pour découvrir ce qu’il se cache derrière. Cette œuvre met donc en avant nos élans voyeuristes, mais aussi le fait de laisser une trace de notre passage.

Les arts représentés sont divers (peinture, sculpture, etc.), mais sont tous dans la mouvance contemporaine. Peut-être pas le style le plus apprécié ni accessible (parfois on se demande ce qu’on a devant soi), mais cela permet d’ouvrir son esprit, de se (re)mettre en question et de s’éloigner des idées préconçues. Mais si vous êtes vraiment perdu(e), pas d’inquiétude : toutes les infos se trouvent sur le site d’Art au Centre ou dans la brochure 😉

How to get a tree into a room – Zeli Bauwens
Probablement l’une de mes œuvres préférées. L’artiste nous montre au travers de cette arbre exposé ce qu’il pourrait advenir de la nature qui nous entoure. Après avoir mis des animaux dans des zoos pour les “protéger”, devrons-nous faire de même avec la nature ?

Accessible à tous, l’art exposé en ville permet de réduire la distance entre le public et l’œuvre. Le passant s’arrête devant une vitrine, lève les yeux et s’aperçoit que la façade vaut tout autant le coup d’œil ! Un parcours qui offre ainsi un regard nouveau sur Liège, et ce, que vous soyez d’ici ou d’ailleurs.

Out of this world – Laurent Impeduglia
Le genre d’œuvre que je pourrais admirer pendant des heures tellement elles regorge de détails ! Personnages de dessins animés, figures politiques, jeux vidéo, bref, toute la culture contemporaine y passe, pour notre plus grand plaisir (puis y a Monsieur Hankey <3).

Bref, une belle initiative qui permet de contrer tous ces espaces vides qui, avouons-le, ne font pas bonne impression. Grâce aux œuvres exposées, le public (re)découvre le bâtiment sous un autre angle, et voit ainsi le potentiel d’un local (en tant que commerce, mais aussi comme logement). Après la 1re édition, deux cellules vides ont d’ailleurs été louées. Art au centre offre donc aussi une visibilité aux propriétaires.

Pour vous donner l’eau à la bouche, sachez qu’une troisième et une quatrième éditions sont d’ores et déjà prévues, l’une en collaboration avec la Triennale d’Art Public, et l’autre autour du thème de Warhol, en parallèle de l’exposition prévue à la Boverie.

Informations pratiques :
La 2e édition d’Art au Centre se tient du 6 février au 30 avril 2020. Des plans gratuits sont à disposition aux desks info des galeries Saint-Lambert et des Guillemins, ainsi qu’à la Boverie.